Julien Pierre, étudiant à Strate école de design est allé visiter le CES à Las Vegas. Il nous en raporte toutes les tendances en matière de technologies émergentes !
Visite de la Tech East : les start-ups françaises en force
Le plus grand salon high-tech grand public a ouvert ses portes ce jeudi à Las Vegas (Nevada, ouest des Etats-Unis) pour sa 50ème édition. A la démesure de nos amis américains, le CES (Consumer Technology Association) compte plus de 3500 exposants qui viennent y présenter leurs innovations et prototypes. 20 000 nouveaux produits y seront présentés durant ces 4 jours d’événements et 170 000 visiteurs sont attendus. Le CES est sans aucun doute le rendez-vous incontournable de l’industrie High Tech.
L’ensemble du salon se répartit sur 3 grands pôles (Tech East, Tech West,Tech South) regroupant notamment les smart énergies, objets connectés et wearable technologies, ainsi que de nombreux autres départements tels que la santé, la mobilité et bien d’autres encore.
Cette année, les entreprises françaises sont venues nombreuses au CES sous la bannière de la French Tech. La France représente la 3ème présence mondiale au CES avec 275 entreprises et structures exposantes, après les Etats-Unis avec 1713 entreprises et la Chine 1307 entreprises.
Parmi ces entreprises françaises présentes, se trouve une grande majorité de start-ups. 233 ont été recensées, dont 178 dans l’Eureka Park. Elles y constituent la deuxième délégation mondiale de l’Eureka Park avec 32% des start-ups (Juste derrière les Etats-Unis (203 start-ups) et loin devant Israël, la Corée du Sud ou encore la Chine).
Ces start-ups étaient « brandées » par des grands groupes français tels que La Poste, Crédit Agricole ou Engie au sein de villages portant leurs bannières. On retrouve d'ailleurs parmi ces Start-Labs, LUNII, la start-up initiée par Maëlle Chassard pour développer son projet de diplôme de Strate, et qui a fait beaucoup de chemin, ainsi que Plume labs, une Start-ups qui a embauché Ryslaine Moulay, stratos promo 2014, pour travailler sur des capteurs visant à alimenter une app qui vous donne la qualité de l'air en temps réel.
La Poste par exemple, accompagne des start-ups sélectionnées pour s’afficher sur son stand. Cette démarche, selon La Poste s’inscrit dans une stratégie de diversification lancée autour des objets connectés. La Poste a su fédérer ainsi tout un écosystème autour de son Hub numérique qui est composé de grands groupes et de 127 start-ups réunies grâce au programme French IoT.
Le « Village by CA », incubateur du Crédit Agricole, met en scène de son côté une sélection de 6 start-ups en lien avec ses partenaires.
L’émergence de l’Humain Augmenté
L’Humain Augmenté semble être au cœur de l’innovation de demain. Quel que soit le domaine visé (sport, santé ou loisirs), de nombreux objets associés à des applications font leur apparition. On notera notamment l’entrée remarquée d’équipementiers qui mettent à profit cette technologie pour accompagner, informer et améliorer les performances des sportifs comme des simples consumers. En effet, la création de ce type de technologie va permettre à terme de nouer un lien intrinsèque avec notre corps, d’apprendre à le connaître et à travers lui d’adapter nos habitudes afin d’augmenter ses performances.
L’ensemble des données produites puis collectées sera analysée via l’extension de l’application et permettra à chacun d’améliorer son mode de vie.
On trouve ici une notion importante qui est celle de l’interaction entre l’homme et l’objet qui a pour but de générer un changement de comportement volontaire chez l’être humain. Elle amène à une prise de conscience et par ce biais peut faire émerger une nouvelle appréhension du corps, de son environnement mais aussi de son quotidien.
L’objet autonome fait également forte impression ; de nombreuses start-ups, notamment françaises, se sont jetées dans l’aventure. Ces objets jouent un rôle nouveau et nous accompagnent désormais pour nous libérer de nos contraintes quotidiennes, qui, une fois additionnées, représentent un important investissement en temps et en moyens.
Grâce à des capteurs de toutes sortes (température, détecteurs de mouvements, etc.…), des fonctionnalités de nos téléphones (maps, alertes, notifications), des applications que nous utilisons, toutes ces données sont traitées en temps réel, pour ensuite nous apporter différentes informations censées faciliter notre vie personnelle et professionnelle. Toutes ces innovations, le commerce connecté, la smart home et la smart city, les smart facilities aux entreprises et l’e-santé convergent vers un seul but : donner vie à des objets ou des services concrets. Cette interaction homme-machine formera dans un avenir très proche un écosystème intrinsèquement lié et connecté.
Le développement et l’apparition de ce monde connecté nous amènera à nous poser des questions relatives à notre vie privée. Qu’adviendra-t-il de l’ensemble de ces données générées et collectées ? Nos smartphones, pour peu que l’on adopte radicalement ce mode de vie, abriteront une fourmilière d’applications diverses nous fournissant des informations sur tous types d’activités. Question qui se pose : comment regrouper et synthétiser au mieux ces informations pour les rendre facilement accessibles et clairement compréhensibles aux utilisateurs et donc exploitables ?
Visite de la Tech West : le drone prend son envol et la réalité virtuelle n’est plus une chimère
Ce deuxième site réunit toutes les innovations en lien avec l’électronique grand public, les drones, les solutions de réalité augmentée et réalité virtuelle, sans oublier les nouveautés en termes de gaming expérience et véhicules autonomes.
La part réservée aux drones est impressionnante et il apparaît comme une évidence que ce marché est en pleine explosion avec le drone personnel. Son utilisation pour le loisir ouvert au particulier, avec des technologies très simplifiées et adaptées, permet à tout un chacun, même novice, de diriger ces nouveaux engins volants du bout des doigts via son smartphone ou sa tablette.
On constate l’apparition de drones de nouvelle génération plus sophistiqués, mis en place dans un cadre bien différent et ayant un champ d’action bien spécifique. On trouve par exemple des drones adaptés à l’exploration sous-marine ou à la cartographie de bâtiments et autres infrastructures. Ils sont équipés de capteurs thermiques et de technologies de reconnaissance faciale dans le domaine de la sécurité.
Le premier drone pouvant être dirigé par un pilote est exposé, il ouvre des perspectives de déplacement aérien accessible et nous laisse penser que le rêve d’Icare sera à la portée d’un large public.
De son côté, la réalité virtuelle n’est pas en reste. Des nouveaux types de casques, désormais sans fil, nous permettent de profiter d’une résolution d’écran 4K exceptionnelle, nous coupant totalement du monde extérieur pour nous faire profiter de nos jeux et de nos médias vidéos comme dans un vrai cinéma. Tout devient alors possible, même à 10 000 m d’altitude en avion, sans connexion wifi ou accès à internet! On pourra profiter de ces casques pour s’immerger dans nos contenus avec une qualité et facilité hors du commun. D’autres expériences bien réelles sont proposées dans les domaines de l’éducation (transport au cœur de l’histoire), de l’apprentissage de la conduite (simulateur) ou du voyage.
La maison connectée devient une partenaire de vie
Dans le domaine de l’équipement de la maison, Panasonic, Samsung font une très forte impression avec leurs solutions pour maison connectée et ses smart services. On y trouve toutes sortes d’objets désormais interactifs tels qu’un réfrigérateur « intelligent ». Ce dernier est capable de nous donner en temps réel le détail de son contenu, les dates limite de conservation des plats qu’il contient et de suggérer une liste de produits à commander voire des recettes en fonction des aliments disponibles.
L’exposition d’une cuisine entièrement connectée a attiré énormément de curieux, montrant des vitres contenant du média vidéo ainsi qu’une gamme d’équipements ménagers allant du robinet à la plaque de cuisson entièrement interactifs.
Ces technologies sont impressionnantes car elles laissent entrevoir un futur prometteur, un monde dans lequel notre maison sera plus qu’un simple « chez soi » mais un prolongement de nous-même : gardant nos enfants en sécurité, les aidant dans leur apprentissage, gérant nos émotions à travers l’ambiance lumineuse et sonore, nous libérant de tâches parfois fastidieuse et pénibles après une longue journée de travail.
Vous êtes fatigué et ne savez pas quoi cuisiner ce soir ? Votre assistant virtuel, vous contactera et vous proposera des plats rapides et faciles à faire en fonction des aliments présents chez vous et du temps de préparation. Arrivé chez vous, le four sera prêt à fonctionner, les aliments identifiés à portée de votre main, la recette affichée sur votre réfrigérateur.
Et si avant de cuisiner vous souhaitez vous mettre à l’aise, vous n’aurez plus qu’à entrer dans votre salle de bains pour que votre douche s’allume et se mette à la température la plus adaptée à vos attentes. En sortant de celle-ci votre miroir vous affichera les infos télé, ou vos conversations sur vos réseaux sociaux.
La mobilité augmentée est en marche
Toutes sortes d’innovations sont à recenser sur ce salon, des avancées fulgurantes dans les composants informatiques, processeur multicœur et autres outils de développement et création de contenu.
Les écrans prennent une place importante de l’exposition avec l’annonce par Samsung de la sortie de moniteur aux qualités d’affichage inégalé ( Q8k LED) suivi de près par son concurrent LG.
Cependant un des aspects les plus cruciaux de notre temps reste la mobilité et la question tant attendue du véhicule autonome. Comment repenser la voiture mais aussi quels peuvent être les nouveaux usages de demain dans un véhicule qui n’a plus besoin d’être dirigé.
On constate un fort développement des interfaces homme-machine au sein du véhicule, les sièges se font désormais face, une console centrale voit le jour sous la forme d’un écran interactif permettant à chacun d’activer par simple contact de l’index un navigateur personnel et de choisir toutes les options de votre périple au moyen d’un menu déroulant. La console devient alors un objet de partage ou chacun visualise les contenus comme bon lui semble simultanément. Les vitres deviendront une surface interactive permettant à la voiture d’afficher des informations. Apparaît ici une opportunité vraiment nouvelle, celle d’un couplage avec des applications de voyages ou de loisirs. En effet, votre vitre vous informera sur l’histoire des monuments et sites d’intérêt croisés en chemin, pourra vous désigner un restaurant ou tous autres endroits d’intérêt, vous donnera l’opportunité de prendre des photos par un simple geste.
On se rend alors compte, qu’à terme la voiture ne sera plus un objet que l’on possède mais réellement un hôte de transport. Elle nous permettra de rassembler des passagers ayant des chemins similaires, d’optimiser nos déplacements et de nous fournir des informations qui seront pertinentes du départ jusqu’à l’arrivée.
Jusqu’où le partage d’information peut-il nous mener ?
Cette deuxième journée a été riche en découvertes ; elle nous a vraiment fait prendre conscience que la vision d’un futur « all connected » n’est pas si loin. À travers cette incroyable ressource de richesse créative et innovante, verra le jour un enjeu encore plus important. L’ensemble de ces services va à terme créer un écosystème d’une richesse unique et sans précédent. On pourrait l’imaginer comme une conscience collective mondiale s’alimentant un peu plus à chaque instant et accessible à chacun.
Il faudra sans aucun doute développer des interfaces permettant à n’importe qui, peu importe sa culture, son environnement et son niveau d’éducation, d’intégrer les données produites par son propre corps mais aussi par l’ensemble de son environnement proche. La vision d’un humain augmenté se traduit par une intégration et un traitement clair et facilement exploitable de toutes ses informations dans un contexte sûr et respectueux de chacun. Car en effet, nous devrons faire le choix de nous ouvrir complètement à ceux à qui nous procurons ces services. Peut être alors que le serveur personnel et son cloud sont une solution pérenne.
L’avenir nous le dira.