La semaine dernière, trois étudiants de Strate école de design ont participé au French-American Online Schools Workshop, organisé par WantedDesign. Découvrez un récapitulatif de leur expérience.
Qu’est-ce que le French-American Online Workshop ?
Cet atelier lancé par WantedDesign a réuni 34 étudiants internationaux, issus d’écoles de design françaises et américaines : ENSAD, PARSONS The New School, SVA, Ecole ESTIENNE, ENSCI Les ateliers, ESAAT, ENSAAMA, Strate Ecole de Design, PRATT Institute, RISD et SAIC.
Ainsi pendant trois jours, 10 groupes de 3 à 5 étudiants ont été constitués. Ensemble, les étudiants ont élaboré un projet qui portait sur un thème lié à la problématique sanitaire mondiale : grâce au design, quelles solutions pouvons-nous apporter pour résoudre le problème de santé publique mondial ?
L’objectif premier de cet atelier était de favoriser la mise en relation entre les différents étudiants, des échanges et le début d’une collaboration franco-américaine.
Il s’agissait également de pouvoir définir la place du design dans l’amélioration de la gestion de la pandémie et d’établir les mesures avec lesquelles le design pouvait parvenir à répondre à la problématique posée.
Pour mener à bien cet atelier, les étudiants ont été encadrés par des intervenants issus des écoles participant à l’événement.
À l’issu de ces trois journées de travail, en atelier et depuis chez eux, les étudiants ont pu présenter leur projet finalisé à un jury d’exception.
Le vendredi 29 mai 2020, s’est tenue en ligne une restitution des projets devant le jury, composé du président du jury Allan Chochinov, de Sophie Larger, Laurent Clavel et Anne Claire Duprat, des représentants de l’Ambassade de France à New York, d’Odile Hainaut et Claire Pijoulat (WantedDesign) ; et d’autres invités issus du monde du design tels qu’Amelie Du Passage (Petite Friture), Matali Crasset (designer), John Edelman (ancien PDG, Design Within Reach) et Julie Lasky (éditrice, critique et écrivaine).
Ce fut une belle fin de journée, au cours de laquelle, les étudiants et le jury ont pu discuter des projets présentés. Le jury en a profité pour poser des questions, pousser la réflexion des étudiants au maximum, leur donner des conseils.
Des Stratos y étaient !
Cet atelier a accueilli trois de étudiants en 3ème année à Strate école de design :
- Édouard Musumeci, étudiant au sein du département Mobilité[s]
- Émilie Durand, étudiante au sein du département Produit[s]
- Anton Blondeau, étudiant au sein du département Interaction[s]
Découvrez à présent une interview recueillie suite à leur expérience.
Entretien avec des Stratos !
- Comment avez-vous été amenés à participer à ce Workshop ? Comment s'est-il déroulé ?
« J’ai appris l’existence de ce workshop à la suite d’un mail de l’école et je n’ai pas hésité une seule seconde ! Le workshop a commencé le mercredi 26 mai à 17h pour finir 48h plus tard. »
Édouard
« J'ai été amené à participer à ce workshop en voulant tenter l'expérience d'un workshop international qui comprenait différentes écoles françaises et américaines (dont les étudiants eux-mêmes viennent d'un peu partout dans le monde). »
Anton
« Initialement prévu dans la ville de New York, le workshop s’est finalement déroulé de manière virtuelle. J’étais volontaire pour mettre ma créativité et mon temps à disposition de la crise sanitaire mondiale, j’ai donc décidé d’y participer.
L'équipe de WantedDesign nous a présenté le déroulement du workshop une semaine au préalable. Cela nous a permis de rencontrer les membres de notre équipe en avance afin d'apprendre à se connaître et être plus efficaces dès le début du workshop.
Avec les membres de mon équipe nous nous sommes rencontrés une heure avant la présentation du brief, afin de nous organiser pour la suite malgré le décalage horaire de 6 heures qui nous séparait. Le workshop a duré 48h, le temps pour nous d’essayer de trouver une solution et de la développer au maximum. Chaque groupe de travail disposait de deux rendez-vous avec un référent attribué qui nous a guidés et accompagnés dans les différentes étapes de nos projets respectifs. »
Émilie
- Pouvez-vous nous parler de ce que vous avez réalisé ?
« Mon équipe était composée d’Allison Yang et Bart Haney, deux Américains de Pratt et SVA, et le projet que nous avons réalisé s'appelle « Sanny, Sunshine in a bag ».
Nous avons imaginé une série de trois sacs possédant des LED UV C sur les parois intérieures. Les rayons émis permettent de tuer un grand nombre de germes se trouvant sur la surface extérieure des objets étant contenus dans les sacs : bactéries et virus pathogènes en tous genres, dont le coronavirus, sont éliminés en seulement dix minutes. Les deux sacs les plus gros ne possèdent pas de batterie mais un capteur sans fil, ils seraient livrés avec un tapis d'activation. Une fois les sacs déposés sur le tapis, le cycle de dix minutes s'enclenche automatiquement.
Le premier sac est un grand sac pour faire ses courses, le deuxième est un sac plus petit pour un usage quotidien et le dernier est une petite sacoche qui, elle, possède une batterie. Cette dernière est conçue pour y mettre téléphone, clés et portefeuille, tous étant porteurs de nombreux germes.
L'absence de batterie dans les grands sacs et l'utilisation de bandes de LED pour les UV C résultent en des sacs aussi légers que des sacs habituels.
Ce dispositif permet de désinfecter tous les objets se trouvant à l’intérieur des sacs sans aucun contact avec eux. »
Émilie
« Nous avons réalisé un projet tourné sur le "Community Building and Communication" que nous avons surnommé " StillUnited". Le projet consiste à garder le lien de solidarité qui s'est créé durant le confinement pour offrir son aide ou faire appel à de l'aide facilement et sans technologie avec un kit que nous livrerions aux habitants.
Ce kit a pour but d'unir les voisins qui se proposent comme volontaires en accrochant notre baluchon coloré sur leur balcon en l’interconnectant avec celui de ses voisins pour créer une grande visibilité et une force commune. Les personnes dans le besoin affichent des tokkens sur leurs boites aux lettres pour communiquer sur leurs besoins avec des icônes dessinées dessus ou bien celle qu'elle souhaite dessiner si elles ont un besoin auquel nous n'aurions pas pensé. »
Anton
« J’étais dans une équipe composée d’une étudiante française de l’ENSCI et d’un étudiant américain de Parsons et nous avons choisi de répondre à la problématique posée autour du thème de la mobilité et de l’espace publique.
Notre concept est basé autour d’une société beaucoup plus axée autour du télétravail. Bien que le télétravail ait des avantages, on peut lui conférer également des inconvénients : la limite entre vie privée et vie professionnelle est parfois plus floue ; le besoin d’un espace de travail dédié dans son appartement, ce qui peut poser des problèmes de place en ville. On passe beaucoup de temps derrière son écran, après 8h de travail sur un ordinateur, il est vital de sortir profiter de l’air frais et de se balader.
Nous avons donc réfléchi à un système d’orientation dans les rues, basé sur les lignes de métro qui passent sous nos pieds. Ce système est plus intuitif, il suffit de suivre des panneaux pour permettre aux personnes de s’orienter sans l’aide de leur téléphone. Ces lignes ne sont visibles que sur certaines zones importantes comme aux abords des parcs, places et passages piétons qui sont sur le chemin de la ligne souterraine.
Cela permet aux personnes de s’orienter grâce à leur connaissance des lignes de métro qui passent sous leurs pieds.
Nous avons décidé de traiter ces lignes de différentes façons, en fonction du lieu où on les trouvait. Le marquage est renforcé pour les passages piétons pour inviter les voitures et les piétons à faire attention aux abords de cette zone, le graphisme sert aussi de repère pour la distanciation sociale sur les places, quais et parcs.
A terme, l’idée serait de jouer avec ces graphismes pour passer de la 2d a la 3d et créer pourquoi pas du mobilier urbain adapté aux besoins de cette nouvelle société comme par exemple un mobilier adapté au travail dans un parc ou sur une place. »
Édouard
- Que retenez-vous de cette expérience ?
« C’était une super expérience ! Le workshop s’est déroulé via Slack et Zoom, on a eu donc le droit à des soucis techniques mais c’est un très bon exercice de travailler avec d’autres étudiants étrangers qui apportent une autre vision au projet grâce à leurs expériences différentes. Ce sont véritablement des moments intenses et très intéressants. »
Édouard
« Cette expérience fut intense et forte en émotion. Les 48 heures passées à nous relayer m’ont donné l’impression d’avoir travaillé toute une semaine sur notre projet. Cela a permis de créer des liens avec les membres de mon équipe, mais également de rencontrer les autres équipes, soit une quarantaine de personnes, au travers de chacun de leurs projets. C'est un workshop que je serais ravie d’avoir l’occasion de réitérer. Malgré la contrainte de temps, l’organisation de ce workshop a permis la réalisation de projets innovants, très intéressants et de qualité. »
Émilie
« Ce que je retiens, c'est l’esprit d'équipe : ce lien qui s'est créé entre les personnes de mon groupe durant le projet, qui nous a rendu fort, organisé et déterminé à tout donner alors que nous avions pris du retard par rapport aux autres. »
Anton
- Avez-vous un conseil à donner à un Stratos ?
« Mon conseil est le suivant : il faut tenter des concours, qu'ils soient entre Français ou avec des internationaux, peu importe. Ce genre d'expérience est enrichissante d’un point de vue professionnel et scolaire. On apprend à sortir de sa zone de confort, à travailler avec des personnes qu'on ne connait pas, dont on ne connait strictement rien et qui sont capables de vous surprendre comme vous êtes capables d’en faire de même. Sautez sur cette occasion pour apprendre comment le monde marche, comment le jury fonctionne. C'est comme ça que vous allez vous démarquer, et recevoir de la reconnaissance pour votre valeur ajoutée au sein de Strate et surtout dans le monde professionnel. »
Anton
« Pour ma part, j’ai deux conseils à donner à un Stratos : le premier serait de ne pas hésiter à participer le plus possible à ce genre d’événements qui sont toujours très enrichissants humainement et professionnellement et le second serait de se battre pour ses idées et de ne pas baisser les bras ! »
Édouard
« Je recommande vivement aux étudiants de participer à des workshops de ce style, ou à des hackathon. Une période aussi courte impose une contrainte de temps importante, certes, mais elle permet même aux étudiants les plus occupés d’y participer. C’est l’occasion de mettre ses projets en pause un court moment, pour vivre une expérience à la fois stimulante et enrichissante tant sur le plan scolaire que social. »
Émilie
À l’issu de cet atelier, après délibération, le jury a octroyé des mentions spéciales à certains des groupes ayant participé, et a désigné le groupe gagnant de ce workshop.
C’est donc le groupe dans lequel Anton Blondeau se trouvait qui a été désigné vainqueur avec leur projet « Still United », ils ont conquis le jury.
Félicitations à eux, félicitations à nos Stratos et à tous les autres étudiants participants !
>>> Pour en savoir plus sur WantedDesign et ce workshop international