Nos étudiants en Mastère Innovation & Design ont participé au programme CPI. Les rendus de leurs projets ont eu lieu au début du mois de juin..
Le projet CPI est un programme collaboratif entre trois écoles : Centrale Supélec, l’ESSEC et Strate école de design. Il est opéré par Schoolab, un lieu d’innovation parisien.
Ce programme permet de réunir des étudiants issus de différents domaines : l’ingénierie, le commerce et le design. Ensemble, ils travaillent sur des projets interdisciplinaires avec des problématiques d’innovation posées par des entreprises partenaires du programme.
A l’occasion de ce projet CPI, les étudiants ont travaillé en groupes pluridisciplinaires pendant 5 mois, tous les jeudis. Le programme CPI propose une approche très intéressante qui permet de mettre en contact des profils différents mais complémentaires dans le cadre d'un projet d’innovation, en articulant toutes ses dimensions.
A Strate école de design, nous souhaitons préparer nos étudiants à travailler en équipe et à combiner les forces de chacun, en particulier pour les étudiants en Mastère Innovation x Design qui se destinent au management de projets d’innovation par le design. C’est pourquoi le programme CPI est intégré dans leur formation.
Des projets aux sujets très différents, certains groupes devant projeter l’entreprise dans des futurs possibles (CPI imagine) et d’autres devant développer un concept jusqu’à un prototype (CPI concept). Focus sur quelques projets, à travers les yeux de nos étudiants de Mastère.
Un projet Valeo
Avec leur équipe, réunissant étudiants de Strate école de design, Centrale et l’ESSEC, Mélanie Rolion et Hanaé Bradshaw ont réalisé un travail de prospective pour l’entreprise Valeo. Le projet porte sur la place de cette entreprise dans nos campagnes en 2050.
« Nous avons alors débuté ce projet en imaginant des futurs possibles en nous basant sur les transformations émergentes et les signaux faibles de notre monde actuel, ainsi que les futurs besoins associés. Nous avons ensuite positionné Valeo dans ces mondes futurs et imaginé plusieurs concepts possibles avant de n’en valider qu’un avec l’entreprise : Valeolinks, un système de livraison en campagne du local au local, permettant plus de proximité entre les producteurs et les consommateurs d’un même périmètre et participant ainsi aussi à l'émancipation de nos campagnes. Nous avons donc terminé le projet par le développement business de ce concept retenu et une présentation devant Schoolab et Valeo. »
Un projet RTE
Le projet de l'équipe de Jeanne Boutou et Iris Pillement ont également élaboré un projet sur le sujet de « La ville en 2050 » mais cette fois-ci d’un point de vue énergie pour RTE.
« Au départ RTE et Valeo voulait travailler sur le même sujet de façon séparée, mais au fur et à mesure des recherches et de l’avancement du projet nous avons fini par regrouper les travaux des deux groupes en proposant un partenariat entre les deux entreprises. Le sujet s’est donc transformé en « Comment repenser la ville en 2050 par l’énergie et la mobilité ? ». Nous nous sommes axées sur le capital naturel et humain que nous aimerions voir dans la ville du futur, en créant un univers de type « Craft » où l’objectif est de reprendre le temps de vivre, avec l’aide d’une technologie discrète. Plusieurs solutions ont été pensées afin de recréer le quartier de ville communautaire et une économie circulaire et locale. »
Un projet GRTGaz
Avec leur équipe, Nathalie Ouaknine et Noël Leynardier ont travaillé sur le projet GRTGaz sur la problématique suivante : Comment harmoniser le processus de mise en service pour les deux équipes techniques ?
Ils ont donc ensemble travaillé sur la thématique de l’humain. En pensant à un moyen de casser les silos existants entre une équipe technique terrain et une équipe technique bureau en créant des rencontres à mettre en place avant de placer un outil collaboratif.
« La solution a l’air très simple mais nous avons dû beaucoup travailler, pivoter et créer pour convaincre la direction.
Cette expérience reste un très bon souvenir malgré les grèves et le sujet très technique. Il nous a demandé beaucoup de création pour tester et comprendre. Ce fut une très belle rencontre entre GRTGaz, School Lab et nous, au sein du groupe. »
Un projet Elle&Vire
L'équipe de Cindy Vinot a travaillé sur un nouveau produit pour Elle&Vire : le lingot.
Le beurre en barrette et en plaquette. Un beurre pré-dosé avec un emballage sécable qui se réduit au fur et à mesure de sa consommation.
Un projet TF1
L'équipe de Cassandre Milius a travaillé sur un projet pour le groupe TF1. La problématique apportée par TF1 était la suivante : Comment engager le jeune public sur différents contenus médias ?
« Face au déclin de l’audience chez les jeunes, TF1 nous a contacté pour les engager sur les contenus de la chaîne. Après avoir réalisé une étude terrain auprès de cette cible (entretiens, immersions…), nous avons imaginé, réalisé un prototype et testé un produit innovant : la Borne Photobooth by TF1. »
Un projet Naval Group
L'équipe de Hector Lapre et Chloé Paoletti ont élaboré un projet de réorganisation de l’espace de vie des sous-marins pour l’entreprise Naval Group.
« Il s’agissait d’un vaste projet mêlant observation de l’humain et différents aspects du design (espace, produit, expérience). C’était très enrichissant, ce projet nous a plongé dans un cadre professionnel, où nous avons pu collaborer étroitement avec l’entreprise et les potentiels utilisateurs (sous-mariniers) depuis la phase d’idéation jusqu’à la phase finale de conception. L’objectif du projet était de repenser cet espace très contraint en mettant l’humain au centre, dans le but de proposer un cadre de vie s’adaptant au mieux aux besoins de ceux qui y travaillent et y vivent, parfois jusqu’à plusieurs mois. Ce projet nous a avant tout permis de renforcer et appliquer dans un cadre concret nos connaissances en design récemment acquises. »
Un projet Hammerson
L'équipe de Emma Cheynet a travaillé sur un projet Hammerson, avec pour problématique : « Comment et quel concept mettre en œuvre dans nos centres commerciaux pour répondre à la demande croissante de nos clients en matière de Disruptive Retail sans réduire nos loyers et notre performance financière ? »
« Pour le contexte, c’est après avoir été lauréat du concours « Réinventer Paris » avec le projet Italik que Hammerson s’est lancé dans la construction d’une extension du centre Italie 2. C’est au sein de cet espace qu’un local commercial de 300m2 sera dédié́ à la mise en place d’une boutique d’un nouveau genre ayant pour but de mettre en place une nouvelle forme de commerce.
Avec mon groupe, nous avons réalisé notre étude puis nous avons présenté à Hammerson : Evo, la galerie de la consommation engagée.
Orano et Thales Alenia Space se sont alliés avec nous pour explorer de quelle manière une collaboration entre ces deux entreprises serait possible dans le cadre de la récolte et de l’exploitation des ressources minières spatiales, et comment les utiliser dans une économie circulaire. A la vue des capacités technologiques actuelles, nous nous sommes limités à la Lune, pour pouvoir proposer quelque chose de réalisable, même dans le cadre d’un projet prospectif. Il est beaucoup trop compliqué et coûteux d’acheminer les ressources présentes dans le régolithe lunaire (comme l’hélium 3) jusqu’à la terre. De plus, cet élément chimique servirait uniquement à la fusion nucléaire, que nous ne maîtrisons pas encore. Il a alors été décidé de concevoir une base lunaire capable d’accueillir des astronautes pour servir de base intermédiaire entre la Terre et Mars dans un premier temps. Celle-ci est placée près d’un pôle en raison de la présence d’eau sous forme de glace, c’est la première clé à la survie de l’Homme en dehors de la Terre. Il est possible de créer de l’hydrogène et de l’oxygène à partir de l’eau, grâce à l’électrolyse. Cette base serait construite à partir de régolithe récupéré par des scrapers lunaires et transféré à des imprimantes 3D capables d’imprimer des bâtiments et différents éléments de construction. L’utilisation de fours solaires est également envisagée. »
Que retenez-vous de cette expérience ?
« Super travail d’équipe et surtout une très bonne ambiance avec l’entreprise !
« Ce fut une très bonne expérience. Le fait de travailler avec une vraie problématique d’entreprise, qui s’est engagée pendant plusieurs mois à nos côtés, nous a permis de voir les réalités de la vie professionnelle, de faire des compromis entre nos idées et les contraintes de réalisation du client. Nous avons pu voir la difficulté, les frustrations, mais également les joies de travailler dans un groupe, où l’expérience, l'investissement peuvent être disparates. »
« Cette expérience a été complexe car c’est compliqué de se mettre pour la première fois dans la peau d’un designer. Ce que je retiens, c’est qu’il est impossible de définir un concept et de s’y tenir sans passer par les phases intermédiaires de recherche.
Ce que je retiens, c’est que c’est enrichissant de partager un projet avec des étudiants de différentes écoles, mais qu’il est parfois difficile de synthétiser et se mettre d’accord, il faut savoir prendre sur soi et se remettre en question, mais le résultat paye.
C’était génial de pouvoir travailler avec des étudiantes de Centrale, de l’ESSEC, et surtout de Strate. C’est le seul projet de l’année où j’ai pu réellement échanger et travailler avec une étudiante de Strate en 5e année. Notre mentor était un spécialiste en UX Design, et j’ai beaucoup appris grâce à lui.
« Ce fut une expérience enrichissante en termes de pratique de projet design, et surtout de projet interdisciplinaire. Les compétences de chacun, apprises cette année mais également les compétences relationnelles et nos expériences antérieures ont été mises en commun. Nous avons appris par les encadrants CPI, par les professionnels avec qui nous avons travaillé, et également entre nous. En revanche, je souhaite ajouter un bémol concernant l’ambiance de travail créée par l’encadrement CPI, par la charge de travail demandée pour les rendus mais aussi par la pression constante à laquelle nous avons parfois été confronté. »
« Les rapports avec les entreprises clientes ont été bienveillants et constructifs, j’ai éprouvé beaucoup de plaisir à pousser nos idées jusqu’à un concept concret et global ! Le CPI imagine est vraiment très intéressant pour ce côté prospectif très présent, où l’on peut vraiment laisser sa créativité parler ! De même les encadrants étaient toujours prêts à nous aider et l’équipe pluridisciplinaire m’a personnellement beaucoup apporté ! »
Un conseil à donner à vos amis Stratos ?
« Le conseil que je pourrais donner est de s’investir et de profiter au maximum de cette expérience, qui est une occasion unique dans l’année de travailler sur une aussi longue période avec des étudiants de divers horizons, une entreprise investie et des tuteurs présents pour nous guider. »
« Il faut en profiter pour échanger avec les étudiants de Strate qui font des spécialités différentes, profiter du savoir du tuteur. Et ne pas négliger les livrables car ils auront une valeur indéniable dans la qualité de vos portfolios. »
« Profitez de ce type d’expérience pour rencontrer des professionnels et des personnes qui viennent d’horizons très différents. Élargissez vos bibliothèques de connaissances auprès d’experts. Essayez d’incarner un ambassadeur du changement pour tenter d’améliorer le monde de demain. »
« Beaucoup de travail, des moments de rush parfois lourds avec le reste des projets qu’on a à faire mais le CPI vaut vraiment la chandelle ! C’est le projet que j’ai préféré, déjà par son implication avec de vraies entreprises, de vrais clients, mais aussi car en plusieurs mois on a vraiment le temps de creuser quelque chose, de créer ! Beaucoup de méthodes apprises pendant le CPI m’ont été très utiles pour tous les autres projets de l’année. »
« Le conseil que je donnerai à un Stratos de se rappeler que c’est un projet en partenariat avec des entreprises, un projet concret et motivant, que malgré les phases difficiles, il ne faut pas trop se projeter en conservant en tête la peur du résultat, mais se focaliser sur les jalons, le travail final en découlera forcement. Si l’on ouvre le carton d’une boite Ikea sans notice, on peut prendre peur, mais c’est aux élèves de trouver les infos pour constituer les étapes d’assemblage, petit à petit étape par étape, le projet prend forme et on peut effectuer le montage et compléter la notice s’il y a des erreurs. Il est normal de douter parfois, nous sommes tous passés par ce cheminement de la pensé. »