Première thèse du Robotics by Design Lab

Publié le 05 May 2020
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Cette première thèse porte sur l’Homme et le robot : Une quête du sens du travail à travers la robotique. 

 

Le 9 décembre 2019 était lancé le laboratoire « Robotics by Design Lab - IA, Robots & Humains ? Écologies du Vivre Ensemble »Le Robotics by Design Lab soutenu par des grandes entreprises telles que SNCF, des start-up, des grandes écoles et centres de recherches. Il vise à mettre l’humain au cœur du développement de la robotique et de l’Intelligence Artificielle

Ce laboratoire commun s’organise sur quatre ans et inclut 4 thèses CIFRE, dans les entreprises partenaires. À ce titre Innovation & Recherche accueille Mégane SartoreDoctorante en Sciences pour Ingénieur au sein de l’équipe Mécaniques et Interactions. Elle y mène une thèse en psychologie et design avec LINEACT (Laboratoire d’Innovation Numérique pour les Entreprises, les Apprentissages et la Compétitivité́ des Territoires) qui appartient à CESI École d'Ingénieurs ainsi qu’en collaboration avec Strate Research, le département de recherche et innovation de Strate école de design. Le Robotics by Design Lab (RbD Lab) a vocation à stimuler la recherche en robotique et en Intelligence Artificielle en utilisant notamment le design et la pluridisciplinarité. En effet, les doctorants combinent différentes spécialisations, telles que la robotique, l’informatique, la psychologie cognitive mais aussi les sciences humaines, l’éthique et l’écologie.

Par sa capacité́ à utiliser les territoires des imaginaires, à dessiner de nouvelles narrations, le Robotics by Design Lab a pour ambition d’imaginer, créer, expérimenter, provoquer des situations de vie concrète avec ces artefacts capables d’autonomie et de vie propre à court, moyen et plus long terme et ce, dans les contextes quotidiens des partenaires. Il s’agit donc d’une transition fondamentale dans le rapport que nous entretenons avec le monde. C’est à partir de ces relations et expériences de vie communes replacées dans les différents contextes et animées par des acteurs différents, que nous pourrons concevoir de nouvelles écologies du vivre ensemble.

Le projet de thèse avec SNCF a pour ambition d’interroger la place de la robotique sociale et de l'Intelligence Artificielle dans des contextes quotidiens concretsPar exemplecomment l’inspection sous les trains à l’aide d’un robot peut représenter un gain d’efficacité et de sens au travail pour les agents ? Quel rôle auraient alors ces agents de maintenance ? Au-delà de l’acceptation, comment créer l’adhésion aux nouveaux outils robotiques ? La démarche est donc centrée en priorité sur la participation active de l’utilisateur et des acteurs directs et indirects tels que les responsables d’établissements et les ingénieurs afin de créer de nouvelles pratiques ainsi que de nouveaux usages et objets performants. L’humain est au cœur de la conception. Les chercheurs parlent en ce sens de robotique « Ikigaï », ce mot japonais signifie ‘’ce pour quoi la vie mérite d’être vécue’’. C’est ce qui nous pousse à nous lever le matin.

Le saviez-vous ?

Le laboratoire Robotics by Design Lab regroupe plusieurs acteurs venus d’horizons différents. Notamment une start-up spécialisée en robotique : Spoon, des partenaires tels que Korian (leader européen des maisons de retraites), BNP Paribas Cardif (leader mondial en assurance emprunteur), l’entreprise de conseil en ingénierieinnovation et design frog-Altran et bien sûr SNCF.

Participent également quatre Grandes Écoles : l’ENSTA Paris de l’Institut Polytechnique, le CESI école d’ingénieurs avec son laboratoire LINEACT, l’Université Paris-Est Créteil avec son laboratoire LISSI (Laboratoire Images, Signaux et Systèmes Intelligents) et Strate Ecole de Design qui porte ce projet.

Cette démarche pose donc la question de l’expertise et du rôle des agents par rapport à la robotique, dans un sens très large : cela signifie prendre en compte les dimensions motivationnellesémotionnelles et affectives, notamment la question de l’adoption du robot dès le début du processus de conception. L’usage d’un robot doit faire sens pour l’agent, qui va vouloir en maîtriser l’usage. C’est la seule manière d’utiliser pleinement le potentiel incroyable de la robotique. À l’inverse, ne pas interroger l’acceptation de l’outil robotique par l’usager peut avoir des conséquences dramatiques, comme l’ont montré les drames des avions Boeing 737 max : un nouvel outil (une sonde pour redresser l’appareil en cas de piquée) a été introduit, mais les pilotes n’en ont été informés que grâce à une note de service et par conséquent, ne se sont pas approprié ce robot. Cela démontre bien l’importance de réfléchir aux interactions entre hommes et robots, et donc au design, car c’est une discipline centrée sur l’expérience de vie des personnes, qui fait office de médiateur entre les technologies émergentes et la quête du sens portée par les Sciences Humaines.