Entretien avec Michael Gotelaere, responsable des ateliers à Strate école de design au sujet des changements effectués sur la formation de nos étudiants-modeleurs.
Portrait de Michael Gotelaere
Michael a une expérience de 20 ans en convergence style-technique pour de grands groupes et des bureaux d'étude.
Parti d'une formation d'ingénieur, Michael a évolué en autodidacte dans le monde du prototypage du design et du modelage, jusqu'au poste prestigieux de chef de projet pour les concept-cars les plus audacieux (DS, Renault, Citroën, Estech, Style & Design..) mais il a également travaillé sur des produits industriels. Les process de faisabilité technique, les matériaux innovants et leurs fournisseurs n'ont pas de secret pour ce pédagogue de l'innovation, et il connaît aussi les enjeux du design et du modelage sans être pour autant designer ou modeleur. Il dispose d’une vision claire de ce que seront les besoins du prototypage de demain.
Interview
- Peux-tu nous parler des évolutions effectuées au sein de la formation Modelage 3D à Strate ?
Michael Gotelaere (M.G.) : Depuis cette année, l’objectif de cette évolution de la formation est porté sur la transmission d’outils pour donner aux étudiants-modeleurs une autonomie dès leur 2e année à l’école et jusqu’à la création de leur maquette de diplôme en 3e année.
Donc dès la 1ère année, les étudiants ont un projet à réaliser sur un sujet commun, cette année sur celui du drone. À partir de ce sujet, une méthodologie leur est transmise, elle leur permet d’utiliser et de se familiariser avec toutes les machines traditionnelles présentent dans les ateliers de l’école.
Dans un premier temps, ils travaillent sur des fichiers CAO (Conception Assistée par Ordinateur) qui permettent d’en tirer une 3D puis de passer à la découpe laser, à l’impression 3D, au fraisage. Le tout dans l’optique de pouvoir passer du numérique au physique en utilisant directement les machines présentent en atelier en utilisant tous les différents outils du modeleur tels que : la scie à ruban, la perceuse à colonne…
Ainsi, une fois qu’ils auront terminé le drone ils auront vu tout le processus de maquettage ce qui assurera totalement leur autonomie sur leur maquette de 2e année.
Dans un second temps, il est important de savoir qu’il y a tout un travail de préparation qui a été réalisé pour qu’ils puissent manipuler les machines numériques à partir de fichiers numériques déjà finalisés, une étape qu’ils devront ajouter à leur projet en 2ème année. Pour leur permettre d’aboutir à leur projet final, tout leur travail est effectué sur la base de documents qu’ils rencontreront dans leur futur métier et monde professionnel :
- Une nomenclature qui définit avec précision le nombres de pièces requises pour la réalisation finale, les matières à utiliser et les process associés (impression 3D, thermoformage, modelage traditionnel, découpe laser, coulée sous vide…).
- Un planning détaillé des phases par lesquelles ils doivent passer pour que le projet aboutisse.
Donc en plus d’une formation atelier-machine qui leur permet de savoir comment passer du modelage numérique au modelage physique, les étudiants-modeleurs bénéficient d’une formation en gestion de projet dès la 1ère année par le biais d’une familiarisation aux outils de gestions de projets tels que la nomenclature, le planning du projet et le synoptique des couleurs et matières utilisés dans le cadre du projet. Des éléments qu’ils rencontreront après Strate dans l’industrie.
- Quelles sont donc les phases de la création d’un projet Modelage physique en 1ère année ?
M.G. : Pour les aider à aboutir à leur projet final, les étudiants disposent d’un support de cours : il leur explique chaque étape de la maquette, il est accompagné de visuels et d’un récapitulatif de toutes les étapes par lesquelles il faudra passer pour valider chaque phase.
Ainsi lors de leur initiation aux machines des ateliers de Strate, les étudiants peuvent appréhender les subtilités à observer et à respecter pour réaliser au mieux leurs phases.
Cette année, les étudiants-modeleurs ont donc pour objectifs de produire toutes les différentes pièces de leur maquette avant la semaine de vacances du mois de mars. À leur retour, ils ont jusqu’au mois d’avril, avant le début de leurs stages pour faire la finition de leur maquette, en passant par les phases de ponçage, ponçage à l’eau pour apprendre comment poncer en fonction des différents types de grains, adapté à la qualité de peinture recherchée.
Ainsi avant leur stage d’avril, les maquettes seront censées être prêtes pour la phase de peinture. Ils auront vu tous les impondérables du modelage et du maquettage !
- Un grand merci pour cet échange Michael !
M.G. : Merci à vous !
