Alia Afyouni, docteure en Neurosciences, a intégré Strate Research, l'équipe pluridisciplinaire de recherche en Design et Science Humaines et Sociales de Strate.
Interview :
Parle-nous de ton parcours :
Mon parcours universitaire a commencé au Liban où j’ai obtenu une License en biologie. Suite à cela j’ai embarqué pour Genève pour faire un Master interdisciplinaire en neurosciences, durant lequel j’ai découvert le monde fascinant des sciences cognitives. J’ai renoncé à mon background en biologie et j'ai orienté mon stage vers les neurosciences cognitives. Durant cette période je me suis également formée à la vulgarisation et communication scientifique en participant à des ateliers et workshops qui se déroulaient partout en Suisse. Diplômée d’un master, et toujours à la quête de comprendre les liens entre le cerveau et le comportement humain, je me suis retrouvée à Marseille où j’ai fait une thèse en neurosciences cognitives. J’ai également formalisé mes compétences en communication scientifique en passant un DESU (diplôme d’études supérieures d'État) en vulgarisation et communication scientifique à l’EJCAM (École de Journalisme et de Communication d’Aix Marseille).
Quelques mots sur ta thèse :
Ma curiosité pour l’humain et comment il interagit et fonctionne en société m’a poussé à réaliser ma thèse sur le développement de la perception sociale. En tant qu’êtres humains, nous sommes une espèce immensément sociale, et notre nature sociale interroge les penseurs depuis l’ère des temps. Plusieurs disciplines et sous disciplines s’intéressent à ces questions-là, dont les neurosciences cognitives. Avec ma thèse, je me suis penchée sur la perception sociale, notamment durant l’adolescence, une période charnière pour le développement des relations sociales. J’ai cherché à comprendre comment la perception sociale (percevoir un être social donc un être humain) influence l’action ; notamment en regardant les fondements neuronaux. Pour ce faire j’ai réalisé 3 études développementales, utilisant des techniques tels l’oculométrie (qui permet de suivre les mouvements oculaires) et l'IRMf (qui permet d’analyser les activités cérébrales).
Raconte-nous ta rencontre avec le design :
Après avoir obtenu ma thèse, j’ai voulu rester dans le même esprit de la recherche, mais j’espérais m’éloigner de la recherche purement fondamentale pour appliquer des connaissances et notions dans de la recherche plus appliquée, plus pratique. Les planètes se sont alignées quand je suis tombée sur une annonce de recrutement par l’équipe StrateResearch. Tout comme Paul (et la majorité des personnes qui ne viennent pas de Design), je pensais que le design se limitait à dessiner des jolis objets et faire des logos. Plus je m’y intéressais, plus je trouvais cela évident qu’il fallait que je creuse la recherche en design.
Quelle vision as-tu de la recherche en design et quels sont tes projets au sein de Strate Research ?
J’ai découvert un univers avec des croisements avec ma formation, dans sa pluridisciplinarité et cette volonté de comprendre l’humain et comment il interagit dans le monde. Aujourd’hui, cela fait environ deux mois que j’ai intégré Strate. Dans mes recherches au sein de Strate Research, je m’intéresse à l’être humain : comment expérience-t-il le monde ? Comment passe-t-on d’un stimulus -une sensation- à une perception à une action ? Comment procéder pour comprendre et envisager les enjeux sociaux ?