Théodore, Solène, Olivia, Aliénor et Juliette, 5 Stratos en 4e année Design Espace ont participé au Workshop : Habiter les Vacances. Ce workshop s’est déroulé du 15 au 23 Avril 2023 dans les Alpes Maritimes italiennes.
Retour sur leur expérience avec trois d'entre eux : Théodore, Solène et Olivia !
- Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Théodore (T.) : "Moi c'est Théodore, J'ai 21 ans je suis en 4e année espace, Et avance ça, j'ai fait un stage en style et design à Maurepas Donc en design automobile et c'est ce qui a ouvert un peu la porte vers le monde du design. Puis je suis arrivé à Strate et au cours de ma scolarité je me suis plus penché vers le design d'espace et l’architecture : c'est ce qui m'intéressait le plus.
Pour ce qui est de mes expériences j'ai fait un stage en textile sur lin, Et un stage chez Bellastock qui est un collectif d'architectes qui prône le réemploi dans la construction.
Et je viens d'un échange que j'ai effectué à CCS à Detroit."
Solène (S.) : "Moi c'est Solène je suis en 4e année design espace, pendant mon cursus à Strate j'ai fait un stage chez Les Sismos en 3e année. Et je suis parti en échange de 6 mois à LAB en Finlande."
Olivia (O.) : "Moi c'est Olivia également en 4e année design espace, durant les dernière années je me suis prise de passion pour les micro architectures en pleine nature et Et du coup que ce soit à l'occasion de stage à l'étranger par exemple chez Cohiba à Barcelone ou même pendant mon échange universitaire à Arts Center en Californie, c’est vraiment le domaine de l'architecture et du design qui me passionne tout particulièrement."
- Comment avez-vous trouvé l'expérience globale du Workshop "Habiter les Vacances" ?
T. : "J'ai trouvé que c'était une très belle expérience humaine de par le fait d'habiter dans ce village avec des Stratos mais aussi avec des étudiants italiens et issus de milieux différents
mais aussi le fait de se plonger dans cette nature italienne de pouvoir s'imprégner vraiment du lieu pour construire et comprendre ce dont le lieu avait besoin c'était super enrichissant et puis entre autres l'expérience manuelle de pouvoir construire à échelle 1 et 2 et de tester et tester les limites du chantier des capacités physiques qu'on a pu avoir ce chantier."
S. : "C'était vraiment une semaine à pas mal alors du temps on était vraiment coupé de strates et des expériences habituelles qu'on peut expérimenter à l'école en mode projet.
on avait effectivement pas mal de contraintes mais au final c'était vraiment intéressant et d'autant plus que l'expérience humaine a été très sympathique et bien sûr toute la partie construction le fait d'apprendre et de faire de tester de voir le projet évoluer tout au long de la semaine on a pas eu du coup la finalité qu'on avait imaginé au départ mais justement le processus qu'on a suivi c'était à ça qui était vraiment intéressant."
O. : "Je suis assez d'accord par rapport au cadre dans lequel on a pu vivre durant cette semaine là qui était vraiment exceptionnel et qui donnait envie vraiment de s'investir et de travailler sur ce projet vraiment un cadre en pleine nature qui nous a amené à vivre en communauté parce que on était vraiment seul dans ce village donc vraiment presque comme un village fantôme dans la période dans laquelle on y était. C'est ce qui a rendu l'expérience un peu plus magique et ce qui a fait aussi la force de ce workshop c'était que peu importe notre niveau et nos compétences il y en avait de tous les niveaux et du coup c'est ce qui a fait la richesse le partage de compétences et le fait qu'on est sur tous contribué d'une manière ou d'une autre au projet.3
- Quels sont les aspects les plus intéressants ou enrichissants de votre participation à ce Workshop ?
T. : "Je pense que il y a vraiment eu cette expérience de vie en communauté d'une part et aussi international vu qu'on était français et italien mélanger et il y a aussi le côté de travail de recherche sur site donc quand on est arrivé on connaissait pas vraiment qu'elle était le bruit on était pas familiarisé avec le lieu et bien sûr aussi toute la phase construction par rapport à ce workshop notamment par rapport au travail avec la matière."
O. : "Peut être quelque chose qui est très complémentaire par rapport à Strat, là qu'on a pu faire l'expérience et qu'on a l'habitude de dessiner énormément ou même de faire des 3D, mais là, on s'est retrouvé à la fin, on n'avait pas de choix que de porter la structure qu'on avait dessinée. Pas d'ordinateur, tout était à la main. Mais je pense, après, se rendre compte vraiment que ce qu'on dessine à la main, tout a un poids, il y a des conséquences de ce qu'on dessine car il y a des gens qui vont devoir le fabriquer et ensuite le porter à travers de petits chemins de montagne."
S. : "Ce lien entre la conception et le passage au réel et à la matière. Et notamment avec le fait que le bois qu'on a utilisé, c'était du châtaignier puisque c'était le bois local. Mais c'est un bois qui est très dense, qui est magnifique, mais très lourd. C'est aussi ces types d’adaptations qu'on a fait tout au long de la semaine."
T. : "Il y a une phase aussi intéressante d'expérimentation, parce que c'est une structure qui est de couleur bois et de couleur sombre bleu, marine, noir, qui vient d'un mélange naturel entre le vinaigre blanc et de la laine de métal.
C'est de l'acétate de fer. On a pris du vinaigre dans lequel on a rajouté des clous ou de la limaille de fer et ça fait une réaction chimique qui fait une réaction chimique sur le bois et qui change la couleur du bois. Et c'est assez intéressant d'avoir ces nouvelles approches au lieu de passer un coup de peinture et de ne pas réfléchir, de trouver de repenser notre façon d'utiliser le matériau aussi et de trouver des manières un peu plus écologiques et un peu plus low tech de le faire.
Puis l'évolution que ça va avoir dans le temps va être intéressante aussi. C'est ça que ça invite à revenir sur le lieu un peu plus tard pour voir comment nos structures ont évolué et comment la nature va vivre avec."
- Vous étiez encadrés par des architectes et designers italiens, avez vous noté des différences dans l'approche des thématiques design ?
T. : "Oui, c'est assez particulier parce qu'il y avait un français et un italien. On avait toujours un peu cette même approche parce que c'était un intervenant de Strate, donc il connaît la méthodologie que Strate nous amène et je pense qu'il a su s'adapter aussi par rapport à ça, avec un groupe de cinq Stratos dans les dix participants du workshop. Mais c'était intéressant aussi d'avoir l'approche des étudiants ou des jeunes architectes italiens qui participaient avec nous, qui avaient leur façon à eux d'appréhender les lieux et donc de s'imprégner aussi de l'espace et du milieu pour pouvoir créer une proposition qui est en accord avec son environnement."
S. : "Ce qui était intéressant, c'est que du coup, on était les cinq designers de Strate et le reste n'était vraiment que des étudiants en architecture. Il y a cette petite différence aussi dans l'approche entre l'architecture et le design, même si au final, on se retrouvait à faire le même workshop. Aussi, pour re situer nos deux encadrants, c'était le Studio Grizz avec Luigi Greco et Mattia Paco Rizzi, intervenant à Strate Lyon."
O. : "Le fait de travailler le projet en commençant par la matière, que ce soit le point de départ, on savait avant de commencer plus ou moins le nombre de bois, les dimensions qu'on avait. Chose que normalement, on a l'habitude de faire dans l'autre sens dans nos projets. Ça vient à la fin, on se dit « En quel matériau ? » alors que là, le « Penser par la matière », je pense que ça nous a évité de faire du gâchis de matière et ça nous impose une contrainte qui permet aussi de rester focus en cadrant le projet."
- Qu'avez-vous appris sur le design et l' architecture soutenable ?
T. : "Partir du matériau pour créer et expérimenter avec le matériau pour trouver les solutions au lieu de le dessiner et d'avoir une belle 3D sur son ordi, c'est, je pense, la façon la plus soutenable de construire aujourd'hui, à un moment où on n'a jamais été aussi consommateur sur les ressources et sur les matériaux. C'est cette approche aussi un peu réemploie que moi, j'avais retrouvé chez Bellastock, que j'ai retrouvé à ce workshop, de partir du matériau pour construire, que j'avais déjà eu avant et qui est primordiale dans la fonction de designer."
O. : "Le rapport même à la matière aussi, il a fallut comprendre que même sur un paquet de 40 morceaux de bois qu'on a, il y en a évidemment 20 qui vont avoir pris la pluie, 20 qui ne seront pas aux dimensions parfaites. Mais c'est la réalité aussi de la matière qui continue de vivre. Qui est un peu retournée dans un sens ou de l'autre. Voilà. Ce qu'on ne prend pas toujours en compte quand on dessine nos projets, au final. Que la nature et les ressources vivent et évoluent aussi."
- Comment avez-vous abordé la thématique "Habiter les Vacances" au cours de votre travail durant ce Workshop Design ?
S. : "La partie la plus évidente d'« Habiter les vacances » c'était vraiment le contexte, puisqu'on était dans un hameau qui est uniquement touristique. Il n'y a pas d'habitants à l'année, c'est que des locations de vacances. Et comme on était hors saison, il y avait vraiment nous et deux touristes. On ne sait pas trop ce qu'ils faisaient là, mais ils étaient là. Il n'y avait vraiment que nous dans tout le hameau. On était une quinzaine au total dans ce petit village. On était très dans une atmosphère de vacances. O n l'a abordé dans le contexte et dans tous les utilisateurs qui sont des vacanciers et qui sont des randonneurs, des gens qui sont là pour admirer le paysage, pour flâner."
T. : "Pour faire du sport. Beaucoup de grimpeurs, beaucoup de randonneurs. Je pense surtout à ce public que nos structures parlent, j'entends, parce qu' on a placé nos structures sur le flanc opposé du village. Si on arrive depuis le village, on va les voir et ça attire la curiosité d'aller voir aussi le village d'un autre angle. Mais on peut tomber dessus en chemin de randonnée. C'est peut être l'intention première de ces structures, de reconnecter avec l'environnement qu'il y a autour du village plutôt que simplement observer le village depuis le flanc opposé et donc habiter les vacances, parce que c'est un village de vacances, principalement. Et la nature, c'est les vacances."
O. : "C'était un grand travail de projection et de se dire, il y a des moments, il y a des flux de touristes qui vont venir.
Effectivement, il va y avoir des gens. Il va y avoir des gens. Prendre ça en compte et oui, se projeter beaucoup parce que du coup, on était à un moment où c'était très, très calme. On devait se mettre dans la peau des touristes."
- Pouvez-vous nous parler du projet que vous avez créé au cours de ce Workshop ?
S. : "On s'est placé sur le flanc en face du village et on a trois structures qui se répondent. En fait, on notre forme de base, c'est le triangle, parce que c'est la forme la plus solide qu'on peut fabriquer. On a trois espèces de pyramides qui sont là, sur cette terrasse. C'est principalement des observatoires. On a un observatoire. En fait, on avait deux terrasses, une terrasse en haut et une un peu en contrebas. Sur la terrasse en contrebas, qui est un bâtiment dont la seule fenêtre, c'est le toit. Vraiment, une petite ouverture dans le toit. Et le but, c'est d'observer le ciel, de changer de point de vue et de regarder le ciel dans un moment d'introspection.
On avait un deuxième observatoire, avec une vue à hauteur d'œil avec un cadre pour la vue qui permettait soit de regarder uniquement la montagne, justement pour se décentrer du village qui attire vraiment les regards. Et sur l'autre point de vue, un cadrage sur le village en pierre du Moyen-Âge, superbement rénové. Et la troisième structure était plus en dessous d'un arbre et c'était un endroit de partage, vraiment une espèce de foyer pour se retrouver, parler, partager."
T. : "On y accédait en s'accroupissant et en passant sous la structure. On avait déjà cette expérience qui permettrait à tout le monde de partir de la même hauteur pour entrer dans cette structure, enfants et adultes, et on vient se retrouver autour d'un point central qui était ici, symbolisé par une pierre qui était placée au milieu."
- En 3 mots, que retiendrez-vous de ce workshop ?
T. : "Vacances - Chantier - Convivial"
S. : "Beauté des paysages ! Matière aussi."
O. : "Communauté - Immersion - Concret"
- Avez-vous un conseil à donner aux étudiants qui hésitent à prendre par à ce type d'événements ?
T. : "N'hésitez plus ! Il faut vraiment oser participer à ce type de workshop, ce sont des expériences enrichissantes dans des lieux magiques. Ce sont aussi de belles occasions de vous former différemment des cours classiques qu'on a à Strate."
S. : "N’hésitez pas, ne vous bloquez pas à vivre de telles expériences : on est là pour apprendre !"
O. : "C'est une occasion en or parce qu'on a un temps record. Là, c'était une semaine. On vit plein de choses, c'est un concentré même d'émotions. Ce n'est pas du tout du temps perdu et tout le monde y trouve son compte. Si ce n'est pas dans le résultat du projet, ce sera dans les rencontres."
- Merci Théodore, Solène et Olivia pour cet échange !
Ensemble : Merci à vous !